Mag des 50 Personnalités : David Llari, Chorégraphe et directeur de la compagnie de danse « Sun of shades »

Petit prince du Hip-Hop faisant le « show » pour Adidas. Embauché à 16 ans, parti à 20. Un beau contrat publicitaire payé 3000 euros par mois. Qu’en dire...

Hervé Tusseau

Petit prince du Hip-Hop faisant le « show » pour Adidas. Embauché à 16 ans, parti à 20. Un beau contrat publicitaire payé 3000 euros par mois. Qu’en dire de plus ?

A little prince of Hip-Hop, dancing for Adidas. He was 16 when he got the job, 20 when he left. A nice 3000€/month advertisement contract.

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DL

 Rien, justement. « Tout ça, ce n’était pas le goût de l’effort, ni l’expression du mérite », déplore-t-il. David est un autodidacte. Rien n’égale la timidité de l’ignorance, si ce n’est sa témérité. Quand l’ignorance sait oser, c’est qu’elle a une intuition du vrai : si Colomb eût été bon cosmographe, il n’eût pas découvert l’Amérique.
David pense que le vrai sujet, c’est celui de la transmission. Chercher, trouver et aussitôt donner les clés pour que d’autres puissent s’essayer et trouver le chemin de leur liberté dans l’abandon de la peur et pour célébrer la joie de la vie. Pas si simple. C’est ainsi qu’il fonde « Sun of shades »* en 2003 dont le thème sous-jacent est celui de l’esclavage.
Danser, être léger au point de s’envoler. Et ce qui nous en empêche. Car il n’y a rien que l’homme préfère à sa liberté, si ce n’est l’esclavage. C’est un connaisseur de l’âme slave qui l’a dit (Dostoïevski). Slaves, du nom de ces populations blanches réduites en esclavage. Sla(i)ve, du nom de ces noirs africains qui ont peuplé l’Amérique. Slave, du nom du triptyque chorégraphique de David qui a fait 30 dates en Europe en 2017 et remporté le concours international d’Hanovre.
« Handicapé visuel, daltonien, c’était difficile de voir ce sujet en noir et blanc », s’amuse-t-il. « No sex », son nouveau travail de recherche en résidence à Avignon explore le « couple », ce moment où l’on était autonome, où on aliène sa liberté parce qu’on nous a appris à dépendre des autres.

Amor fati, danse ta vie. Merci M.Llari.

* Installée à Marseille depuis 2009, elle forme et collabore avec l’Ecole nationale supérieure de danse.

“This is not all about efforts or merit” David notes with regret. He is a self-taught man. David thinks the most important is passing down. Searching, finding and then giving the keys for others to try out and find their own path to celebrate the joie-de-vivre and forget all about fear. And this is how he founded “Sun of shades” in 2003, whose implicit theme is slavery. Dancing, being as light as if about to fly away. Because there’s nothing that the man prefers to liberty but slavery. An expert in Slav souls said it (Dostoïevski).

Slav, for white people turned into slaves. Slave, for black people from Africa who came to America.

Slav, for the name of David’s choreographic trilogy (30 performances in Europe in 2017 and the 1 st place in the International Hanover concours). “It was tricky to look at this subject in black and white as I am visually handicapped, I am colour-blind” David said, amusedly. “No sex”, his new research work set up in Avignon explores the “couple”, this moment when we were independent and we choose to gave up our freedom because we were taught to depend on the others.

* Set up in Marseille since 2009, it has trained and collaborated with the National School of Dance

                                                                                                          Hervé TUSSEAU

Crédit photo : Mary-Laetitia GERVAL

Traduction : Marie Rachel APARIS

Contact et renseignement pour recevoir le magazine (livraison à partir de 3 numéros) : jamil.zeribi@grandsudnetwork.com

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